«Parler des tabous avec le cœur léger», voici la vision de Reda Saoui, jeune humoriste de 25 ans. Une vision que le résident de Laval-Ouest a pu partager avec le public du Festival Juste pour rire, en juillet dernier, lors de ses deux représentations sur la scène du Couscous Comedy Show, sous la tente de la Guinguette.
«C’était ma première participation et cela m’a beaucoup apporté, confie-t-il. En plus d’une belle visibilité et de connaître le milieu, cela m’a appris à me discipliner dans mon travail et à être constant.»
Loin d’être un baptême de scène, cet habitué des planches se produit depuis deux ans au Couscous Comedy Show, un spectacle d’humour autour du plat nord-africain, en plus de présences régulières dans divers cafés-théâtres.
«En humour, on peut tout dire»
Dans ses spectacles, homosexualité, dépression, différences culturelles et choc entre les générations, tout y passe.
«Une fois, j’ai fait un sketch sur un musulman qui fait son coming out, devant 400 personnes de la communauté algérienne et ils ont embarqué», se souvient-il. Une victoire pour ce jeune homme d’origine algérienne. «C’est là que j’ai compris qu’en humour, on peut tout dire, quand on le dit sans animosité.»
Timide ?
C’est en tout cas comme cela que se définît Reda Saoui. Si ce trait de personnalité ne transparaît pas sur scène, il en connaît les raisons.
«J’ai une certaine folie en moi, une folie que j’ai envie de partager et la scène me permet d’extérioriser cette énergie.» Mais cette timidité ne l’empêche pas de souvent être au centre de l’attention.
«En Algérie, les hommes et les femmes discutent entre eux, mais moi, j’allais toujours chez les femmes, car c’est là que ça riait. Et mes tantes me demandaient de les faire rire», relate-t-il.
La suite
Quand on lui met une baguette magique entre les mains, l’humoriste se voit poursuivre une carrière en France.
«Pourquoi la France ? Car ça touche toute la francophonie, dont l’Algérie», précise-t-il. La France, mais pourquoi pas aussi les États-Unis. Il rêve de marcher sur les pas d’humoristes comme Élie Kakou, Chris Rock ou encore Jim Carrey, ses modèles. Et à l’image du parcours de ces personnalités, il n’exclut pas de passer, un jour, de la scène au grand écran.
Pour l’instant, celui qui étudie l’architecture à l’Université de Montréal se concentre sur l’écriture de son one man show, qu’il rode dans plusieurs salles. «Aussi, en ce moment, je me prépare pour passer les auditions du Gala Juste pour rire», conclut Reda Saoui.
Source: Courrier de Laval - 22 Août 2012