Sévèrement battue, agressée sexuellement, puis séquestrée pendant une journée, une femme a réussi à se sauver des griffes de son bourreau en simulant une crise d’épilepsie. L’agresseur Mouad Sghir a été condamné à cinq ans de prison et risque maintenant l’expulsion du pays.

Le Montréalais de 30 ans a plaidé coupable à des accusations de voies de fait graves, d’agression sexuelle causant des lésions et de séquestration, le 21 février dernier au palais de justice de Montréal. Une ordonnance de la cour protégeant l’identité de la victime nous empêche de révéler certains détails de l’affaire.

Les faits présentés par le procureur de la Couronne Me Bruno Ménard lors de l’audience lèvent le voile sur une agression d’une extrême violence.

Les évènements surviennent à la fin d’une fête organisée chez l’accusé en juillet 2020 à Montréal. Vers 4 h, alors que Mouad Sghir est seul avec la femme, il se met à la frapper à de multiples reprises. Ses coups de poing et ses coups de pied sont si forts que la victime perd connaissance. 

À son réveil, plusieurs heures plus tard, la femme est enfermée dans une chambre et présente des douleurs aux parties génitales. Mouad Sghir l’informe qu’ils ont eu une relation sexuelle. Il lui assène d’autres coups, en plus de briser des objets dans le logement.

Toute la journée, la femme, ensanglantée, est forcée de rester à l’intérieur de la résidence. Son bourreau, qui lui apporte des médicaments, l’empêche de partir. C’est seulement à minuit le lendemain que la femme réussit à s’échapper en simulant une crise d’épilepsie. Mouad Sghir la dépose alors à l’hôpital.

Visé par un mandat d’arrêt en août 2020, ce n’est qu’en juin 2021 que Mouad Sghir est finalement arrêté par les forces de l’ordre. Le Service de police de la Ville de Montréal avait demandé l’aide du public pour retrouver le fugitif aux nombreux tatouages.

Encore aujourd’hui, la victime souffre de graves problèmes de mémoire à la suite de ces évènements.

« La première chose qui me vient en tête est la mémoire. Avant, je lisais trois ou quatre livres par semaine, aujourd’hui je viens de finir le livre de poche que j’avais entamé il y a un an. Ma mémoire me fait défaut. C’est épuisant de toujours essayer de se souvenir », relate-t-elle dans une brève déclaration lue à la cour par une intervenante.

La juge Sonia Mastro Matteo a suivi la suggestion commune des parties et a imposé une peine de cinq ans d’emprisonnement à Mouad Sghir. Il lui reste 34 mois à purger une fois déduit le temps qu’il a passé en détention préventive. Son avocat, Me Vincent Lefebvre, a souligné que son client risquait d’être expulsé du Canada à la suite de cette peine.

Mouad Sghir a également plaidé coupable à une accusation de vol qualifié pour avoir frappé un homme à la sortie d’un bar afin de lui prendre son téléphone cellulaire. Il a été condamné à un an de prison. 

 

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