«Les deux corps manquants viennent d'être retrouvés à l'intérieur de la carlingue», a indiqué samedi en fin d'après-midi, le préfet de Lozère, Philippe Vignes, alors que s'achevaient les opérations de relevage de l'avion de transport de fret militaire algérien qui s'est écrasé la veille dans ce département.
Quatre corps avaient été découverts dès vendredi soir mais n'ont pu être désincarcérés que samedi dans la journée.


Selon le procureur de la République de Mende, Samuel Finielz, l'appareil  se serait probablement disloqué en plein vol, dispersant des débris sur 4 kilomètres autour du lieu de l'accident. La dislocation s'expliquerait par la rapidité de la chute, a également précisé le procureur, lors d'une conférence de presse à Trélans.

Plusieurs témoins de la scène ont en effet fait état d'une chute très brève. Ainsi, Marc Coupin, qui réside à 200 m du champ où a eu lieu le crash, raconte que tout s'est passé très vite. «On a entendu un très grand bruit, on est sorti pour voir et on a tout de suite compris que c'était un avion, mais ça a vraiment été très bref», dit-il. «Nous avons entendu des déflagrations, puis nous sommes montés en haut du village et avons vu un avion en train de brûler», raconte quant à elle Marine Massabio, une autre habitante de cette commune d'une centaine d'habitants.

Le maire, Bertrand Cayrel, dit avoir entendu un «grand bruit» et «vu un panache de fumée», avant d'apercevoir l'appareil «tressauter».

La boîte noire localisée

Dans la matinée de samedi, les enquêteurs ont localisé la boîte noire qui devrait délivrer de précieuses informations sur les circonstances exactes de l'accident. Des experts algériens sont attendus sur place afin de l'extraire de l'appareil. L'avion, un bimoteur de type CASA C-295, transportait une cargaison de papier fiduciaire pour la fabrication de billets pour la Banque d'Algérie et avait à son bord cinq militaires et un représentant de la Banque d'Algérie.

Des conditions de recherche difficiles à cause de la météo

Trois équipes de recherches avaient été constituées dont l'une a pu repérer la boîte noire. Les deux autres se sont chargée de retrouver les deux derniers corps et de dégager les quatre repérés mais toujours prisonniers de l'avion. La pluie battante et le plafond nuageux très bas ne permettaient pas aux hélicoptères de quadriller la zone, mais 80 CRS venus en renfort depuis Carcassonne aident les secours sur place à effectuer les battues.

Il s'agira également pour les enquêteurs d'identifier les victimes, et d'effectuer un relevé cartographique des pièces dispersées autour de l'appareil afin de mieux comprendre les causes de l'accident. L'identification pourrait prendre du temps, puisqu'il faut effectuer des tests ADN sur les proches des victimes pour confirmer l'identité des cadavres. La pluie qui tombe à verse sur cette zone peu habitée de Lozère ne facilite pas le travail des sauveteurs, qui s'attendent à ce que les fouilles s'étendent sur plusieurs jours, a expliqué une source proche de l'enquête.

Une zone escarpée, 90 pompiers mobilisés

L'avion s'est écrasé à proximité du village de Trélans, dans un champ situé dans une zone escarpée, à la limite entre la Lozère et l'Aveyron. Quelque 90 pompiers venus de ces deux départements sont arrivés rapidement sur les lieux. Mais l'incendie de l'avion n'a pu être circonscrit qu'au bout de plusieurs heures. Un des corps a été découvert dans le poste de pilotage et trois autres dans la carlingue disloquée du cargo.

Source: Le Parisien