Montréal, 25 avril 2012 --- Les plaintes déposées par M. Kamal Maghri et un autre résident d’origine arabe feront l’objet d’enquête par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) suite au rejet de la médiation de la part de ces deux personnes.

L’option de médiation a été examinée mais rejetée lorsque l’avocat de la Ville a indiqué à la CDPDJ qu’elle n’offrirait aucune compensation financière aux plaignants en guise de règlement à l’amiable.

M. Maghri dénonce non seulement le Code des valeurs en raison de son caractère discriminatoire, mais également la pratique de profilage ethnique et religieux de la part d’une fonctionnaire de la ville, dont il a été le cible. Mme Anne Claude Scholtès, la fonctionnaire en question, a contacté un centre islamique à Gatineau pour se renseigner sur M. Maghri et effectué une recherche sur internet sur son passé, après que celui-ci s’est plaint au maire. Elle a ensuite circulé un courriel aux représentants de la Ville et a inclus par erreur M. Maghri sur la liste des destinataires.

« Je n’ai pas pris ce recours pour de l’argent, mais pour faire respecter le principe et une des valeurs fondamentales du Québec du 21e siècle, à l’effet que la violation des droits de la personne comporte un prix élévé . Le plus grave, c’est quand une administration publique utilise l’argent des contribuables pour promouvoir des stéréotypes ethniques et pour porter atteinte sciemment aux libertés fondamentales des citoyens », dit M. Maghri.

« La manière dont la Ville a réagi aux réactions publiques négatives, y compris l’examen d’une impartialité fort discutable de l’ombudsman face aux traitements que j’ai reçus à titre de citoyen, semble confirmer un manque de sérieux et de respect face aux principes des droits de la personne, ” ajoute M. Maghri. « Ça ne m’intéresse pas d’avoir de simples excuses pour gérer des bavures qu’ils ont créées. De plus, je suis abasourdi de savoir que la Ville a déjà manifesté son intention de produire une autre version du Code des valeurs pour immigrants ».

Dans les plaintes déposées par le CRARR en leur nom, on réclame le retrait du Code des valeurs et l’adoption à sa place, une déclaration officielle sur les droits de la personne, en vertu des principes des Chartes des droits et libertés; une excuse publique à tous les immigrants de Gatineau et à M. Maghri; un programme d’éducation civique sur les droits de la personne pour tous les résidents de Gatineau, et finalement, des dommages.

Par le biais de l’enquête, les plaignants demanderont à la CDPDJ d’examiner l'aide que la Ville a reçue du Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles et du Ministère de la Condition féminine pour la production du Code; la ou les personnes au sein de l’administration ayant autorisé le développement, la production et la diffusion du Code; le genre de consultation que la Ville a menée auprès des intervenants intéressés; les agissements et l’imputabilité de la Ville face aux actes des fonctionnaires et la mise en oeuvre des mesures pour prévenir les discriminations et le profilage racial au sein des services municipaux à Gatineau.

Source: http://crarr.org/?q=fr/node/19420