MONTRÉAL – Quelques dizaines de personnes de l’Association coranique de Montréal se sont rassemblées, vendredi, devant la mosquée Al Qods, une des plus importantes dans la métropole, afin d’exiger le départ des membres de la famille de l’imam controversé Said Jaziri, qui occupent présentement les postes de direction.

Les manifestants dénoncent la façon dont les biens et l’argent de l’Association sont gérés depuis l’arrivée, entre autres, de Mohamed et Adel Jaziri, deux frères de Saïd, à Montréal. Ceux-ci sont arrivés de France au mois de septembre.

« Cette manifestation aujourd’hui est une réponse à une famille qui voulait prendre en otage les locaux de l’Association coranique de Montréal (…) C’est le fondateur Said Jaziri, qui est actuellement en prison aux États-Unis, qui gère de là-bas. Il a dépêché ses frères de France et de Tunisie afin de mettre la mainmise sur les locaux », a déclaré Abdel Triki, un des membres de l’Association.

« Les décisions se prennent de façon unilatérale. Ce n’est pas une association, c’est une entreprise familiale qui prend sa richesse des poches des donateurs », a expliqué un autre membre, Tarek Benrhouma.

Ce dernier a cité en exemple deux opérations financières effectuées par la famille Jaziri. Celle-ci aurait perdu près de 1 million $, selon les manifestants, pour l’achat d’un bâtiment sans avoir l’approbation de la Ville, qui leur aurait refusé le permis.

M. Benrhouma a fait également mention de l’achat d’un terrain au coût de 180 000 $ qui serait destiné à l’installation d’un abattoir au profit de la famille Jaziri.

Les contestataires se désolent également du fait que les frères de M. Jaziri ne sont pas Canadiens, soutenant qu’ils n’ont pas les mêmes valeurs.

« Nous sommes tous des Canadiens. Nous habitons ici depuis 10 ans. Nous connaissons la culture québécoise. Nous n’avons pas besoin d’administrateurs qui ne connaissent même pas les réalités de la société québécoise », a ajouté M. Benrhouma.

Les membres de l’Association coranique de Montréal ont entamé des procédures judiciaires au mois de septembre afin de se réapproprier la gestion de leurs locaux. Ceux-ci ont élu un conseil d’administration lors d’une assemblée générale le mois dernier.

Abdel et Mohamed Jaiziri n’avaient toujours pas réagi vendredi après midi.

Said Jaziri s'est fait remarqué pour ses déclarations controversées dans le débat sur les accommodements raisonnables. Il avait été expulsé du Canada vers la Tunisie en 2007.

Les autorités canadiennes avaient estimé qu’il avait menti à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié au sujet de l’importance des risques de torture qu’il disait courir dans son pays d’origine de même que de son casier judiciaire en France.

Source: Canoe.CA - 25/11/2011