L'internet nous a habitués aux adresses en .com, .ca et en .org, mais il faudra bientôt apprendre à composer avec toute une panoplie d'extensions qui viendront changer la manière dont on écrit des adresses web.



Bientôt, ce sont des adresses comme www.canada.toyota ou des www.hotels.quebec que l'on pourrait devoir taper dans la barre d'adresse de son fureteur pour accéder à des sites internet. Depuis deux jours, l'organisme responsable de réglementer les noms de domaines, l'Internet Corporation for Assigned Names Numbers (ICANN), accepte les applications pour ces nouveaux suffixes.

Pour proposer un nouveau nom de domaine, il faut se soumettre à un processus complexe et y mettre le prix. Il en coûte 185 000 $ simplement pour poser la candidature d'un suffixe, auxquels il faudra ajouter des frais annuels pendant les trois premières années.

Selon les estimations, jusqu'à 2000 applications pourraient être soumises à l'ICANN. Si tout se déroule comme Normand Fortier le souhaite, dans la pile de l'organisme devrait se trouver une demande pour faire approuver le .quebec.

Depuis presque cinq ans, il milite pour la création du suffixe .quebec et tente d'amasser les fonds nécessaires à la candidature. Normand Fortier souhaite boucler son budget d'ici la mi-avril avec l'aide financière du gouvernement provincial.

On a beaucoup d'argent qui a été investi de la part du privé et on a fait des demandes auprès du gouvernement pour obtenir de l'aide financière», explique Normand Fortier, qui a lui-même investi argent et temps dans la promotion du suffixe. À sa connaissance, l'organisme PointQuébec est le seul au pays à vouloir enregistrer un suffixe. Si le .quebec est accepté, c'est cet organisme à but non lucratif qui gérera son attribution.

L'initiative de l'ICANN a beau en enthousiasmer plusieurs, elle est loin de faire l'unanimité. L'arrivée possible de .pepsi et .paris inquiète notamment des entreprises, dont Coca-Cola et General Electric, et des organismes comme le Fonds monétaire international. Devant le Congrès américain, ils ont exprimé la crainte que leur nom soit mal utilisé et estimé qu'ils auraient trop d'argent à investir pour protéger leur marque. 

Certains, comme le Comité international olympique et le Comité international de la Croix Rouge se sont entendus avec l'ICANN pour que leurs noms ne soient pas enregistrés.

Même l'ancienne présidente de l'ICANN, Esther Dyson, a qualifié la chose d'«idée malavisée».

Normand Fortier, lui-même registraire de noms de domaine, voit l'arrivée de nouveaux suffixes d'un bon oeil.

Ça permettra de réduire l'hameçonnage, puisque les entreprises pourront sécuriser un nom de domaine et les consommateurs sauront qu'ils sont au bon endroit», dit-il.

Il estime que l'acceptation du nom .quebec permettrait en outre de positionner les entreprises et organismes québécois sur le web puisque depuis 2010, l'Autorité canadienne pour les enregistrements internet, qui gère les adresses finissant en .ca, ne permet plus d'enregistrer des noms de domaine en .qc.ca.

Comme pour l'obtention des Jeux olympiques, on devra patienter jusqu'au début du mois de mai pour savoir quels ont été les noms retenus par l'ICANN.

Source: Cyberpresse