«Une culture, ça se partage ». Zineb Sahli se reconnaît bien dans le slogan du festival du monde arabe de Montréal (FMA) au point ou elle a fini par faire partie de l’équipe dirigeante depuis la deuxième édition. Originaire de Laghouat, l’Algérienne est une femme très impliquée dans le mouvement associatif montréalais. Active de nature, au four et au moulin, elle travaille plus de douze heures par jour, ce qui ne l’empêche pas de cumuler plusieurs fonctions qui lui laissent peu de temps libre. Sa participation à la plupart des activités culturelles algériennes et canadiennes fait d’elle une femme très convoitée par son expérience et son sérieux. Malgré cela peu de gens savent ce qu’elle fait et est réellement.

Employée à radio Canada, télévision et radio, recherchiste en numérisation, son et image pour le site Info culture. Elle est aussi analyste des affaires et des Technologies de l'information, une "bolée" discrète, efficace, bien organisée. Selon les propres termes de son employeur, rien n’échappe à cette diplômée en informatique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) qui a fait ses preuves comme documentaliste a la revue du monde arabe et à l’office de la langue française.

Parmi ses réalisations: la création de bases de données pour le Cégep André-Laurendeau, la rédaction de guide d’utilisation de logiciels, la formation du personnel et la création de banques de données et conception de site Intranet pour la radio française de Radio-Canada. Le langage HTML, l’hypertexte, la messagerie spécialisée et, surtout la numérisation n’ont plus de secrets pour elle. En plus d’être membre fondateur de l’Association des étudiants algériens au Canada (AEAC) et membre du conseil d’administration de la Chambre de commerce et d’industrie canado-algérienne, elle est présidente du conseil d’administration de la Fondation de l’école internationale de Montréal.

Implication
Au cours d’un reportage pour Radio Canada, consacré au premier Festival du monde arabe de Montréal, Zineb Sahli, avait signalé le déséquilibre existant dans le choix des artistes invités au festival, pour elle, « le Maghreb et d’autres pays arabes sont absents de la fête, il faut y remédier ». Ses arguments passent bien auprès des responsables du FMA, elle veut donner une dimension internationale au festival. En Europe et en Amérique il y a des chanteurs arabes issue de l’émigration pourquoi ne pas les invité ?
La réponse ne s’est pas faite attendre, son implication dans le second festival a fini par convaincre la direction du FMA de l’engager en tant que directrice de la programmation. Sa nomination a été bien accueillie par ses proches et amis, mais elle tombe au mauvais moment, le festival est prévu en novembre 2001, deux mois après les événements tragiques du 11 septembre, le contexte n’étant pas propice à la fête, la communauté arabe était confrontée au terrorisme de l’information, plusieurs événements avaient été annulés ou reportés dont le concert du Raï animé par Khaled qui devait se tenir en octobre 2001.

Contre toute attente et malgré les retombés négatifs du 11 septembre, l’Algérienne va s’illustrer d’une manière remarquable à la direction de la programmation du festival. Le nombre des artistes participants a atteint 275 en provenance du Maghreb, du moyen orient, du Québec et du Canada. La durée du festival est passé de trois à dix jours et sera de 15 jours pour les prochaines éditions.

L’université du Québec à Montréal (UQAM) ne rate pas une occasion pour gratifier ses anciens diplômés qui se sont illustrés dans différents domaines, l’Algérienne obtient un tableau d’honneur pour la programmation du festival du monde arabe de Montréal, édition 2001.

Pour Zineb Sahli, la tenue du festival à la date prévue revêt une grande importance, l’occasion de montrer aux Nord Américains, la richesse de la culture arabe. Sa détermination est renforcée par le soutien des responsables politiques canadiens tant au niveau fédéral que provincial. D’abord par une aide financière importante accompagnée de messages réconfortants. Lors de l’ouverture du FMA 2002, la secrétaire d’état Hedy Frey écrit : « Le gouvernement a dû prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que, peu importe où ils habitent, travaillent ou voyagent, tous les canadiens et canadiennes se sentent en sécurité (..) et fini par remercier, Joseph Nakhlé, Zineb Sahli, Marie Réjouli et Nayla Chehimi ».

Zineb Sahli reste une personne très active au sein de la communauté Algérienne. Elle a toujours fait partie des comités de soutiens aux victimes du terrorisme et des catastrophes naturelles en Algérie et a travers le monde. Elle ne dit jamais non lorsqu’il s’agit d’aider les autres.