Vous avez sûrement déjà vécu cette scène : la réunion est en cours de­puis plus d’une heure, et le groupe vient tout juste de trouver une idée de promotion. Le niveau d’énergie dans la salle va en grandissant. Les gens sourient. Même les introvertis semblent excités par le projet.

Et puis un collègue lance soudainement ses phrases favorites : «Ça ne donnera rien. C’est voué à l’échec. Ça ne marchera jamais, cet­te idée.» Les sourires fondent. Le niveau sonore chute. C’est confirmé : tout le travail doit être repris du début.

Le partisan du statu quo
Bienvenue dans l’univers du défaitiste. Celui-ci a le don de contaminer son environnement. Puisqu’il a peur de tout, il devient un par­tisan du statu quo et prend l’habitude d’attaquer tous les projets qui supposent un changement quelconque ou une nouvelle ma­nière de voir les choses. Et, il faut bien l’avouer d’entrée de jeu, il est dur à battre quand il s’agit de trouver des raisons de torpiller un projet.

Il a une mémoire d’enfer pour tout ce qui concerne les échecs passés. En un tournemain, il les passera en revue afin d’établir des parallèles entre eux et le projet en cours. Il est également capable de cerner les moindres faiblesses d’un projet et de les présenter comme s’il s’agissait d’obstacles insurmontables.

Comprendre le défaitiste
Y a-t-il un défaitiste dans votre équipe ? Si oui, j’aimerais aujourd’hui vous proposer quelques moyens de transiger avec lui.

Vous devez dans un premier temps comprendre que si un collègue est défaitiste, c’est qu’il y gagne quelque chose. Le fait de décréter qu’un pro­jet est voué à l’échec lui permet d’éviter de s’engager. De plus, il n’a pas à se sen­tir coupable si l’équipe va tout de même de l’avant, que lui ne contribue pas et que le projet est un échec. Il peut alors livrer son célèbre : «Je le savais. Je vous l’avais dit.»

Démontrez votre confiance. Rappelez-lui un mo­ment où votre équipe s’est retrouvée dans une situation semblable et où elle s’en est sortie. Dites-lui qu’il devrait avoir davantage confiance dans les capacités du groupe.

Demandez-lui de contribuer : «Accepterais-tu, juste pour me faire plaisir, d’explo­rer chaque option avant de dire qu’elle ne vaut rien?»

Et si aucune option ne lui plaît, demandez-lui ce qui se passera si rien n’est fait. Quelles seraient les conséquences de l’inertie.

Finalement, apprenez à l’apprécier. Demandez-lui d’expliquer pourquoi, selon lui, ce projet ne doit pas être lancé. Qui sait? C’est peut-être lui qui a raison…

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Source: http://www.journalmetro.com/carrieres/article/128176