En dépit de l’instruction qu’ils ont reçue depuis une semaine de la part du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, leur ordonnant de recevoir les citoyens quotidiennement, plusieurs walis, chefs de daïra, maires et responsables locaux n’ont rien changé dans leurs manières et leurs programmes.

Certains d’entre eux prétextent qu’ils n’ont pas reçu l’instruction. D’autres responsables à Alger ont indiqué aux citoyens venus exposer leurs différents problèmes qu’ils ne reçoivent les citoyens que les mercredis, alors que d'autres encore se cachent ou s'éclipsent de leurs bureaux pour ne pas recevoir les malheureux citoyens venus réclamer leurs droits ou exposer leurs problèmes. Une tournée effectuée dans différentes régions, nous a permis de voir que les portes d’un grand nombre d’administrations locales, mairies et wilayas ont été fermées devant des citoyens qui  attendent dehors dans l’espoir d’être reçus par des responsables qui se soucient très peu de leurs situations. En dépit de l’instruction qu’ils ont reçue, noir sur blanc, de la part du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales d’ouvrir leurs portes aux citoyens et de prendre en charge leurs problèmes, plusieurs walis, chefs de daïra, maires et  responsables locaux n’ont rien changé dans leurs manières et dans leurs comportements. Ainsi, exposer ses problèmes et préoccupations à ces responsables, qui devraient être au service des citoyens, est devenu un rêve pour le pauvre Algérien qui ne sait à quel saint se vouer pour résoudre ses problèmes… ô combien nombreux. Que ce soit à Constantine, Skikda, Mila, Alger, Chlef, Tizi Ouzou, Oran ou  Ouragla, les manières des responsables, la bureaucratie, la réception, les visages crispés des responsables ou les excuses sont presque identiques. Pour être reçu par un « simple » responsable local dans l’une de ces wilayas, il faut dans certains cas attendre un mois comme nous l’a indiqué clairement un citoyen rencontré dans la wilaya de Chlef. Les citoyens ayant appris que le ministre de l’Intérieur a donné des instructions aux différents responsables locaux (maire, chef de daïra et wali) de recevoir les citoyens, ont accouru aux différentes institutions et administrations pour exposer leurs problèmes. Toutefois, que leurs déceptions étaient grandes en constatant que leurs « gouvernants » directs sont encore attachés à leurs anciennes traditions et ne veulent pas s’ouvrir aux citoyens qui les ont pourtant élus pour prendre en charge leurs problèmes. Les bureaux d’organisation générale qui se trouvent au niveau des 1541 communes ont recensé en 2010 pas moins de 800 000 réclamations émanant des citoyens. La quasi-totalité de ces doléances portent sur le logement (80 %), l’emploi, l’amélioration du cadre de vie (aménagement des écoles, entretien des routes, assainissement, eau potable, gaz, etc).  Sur ces 800 000 réclamations, les responsables locaux n’ont répondu qu’à 27 %. Ce taux de réponse très faible montre le peu d’intérêt que portent les responsables locaux aux problèmes des citoyens. Ces derniers livrés à eux-mêmes, sont convaincus que leurs « gouvernants directs » ne les sollicitent que durant les campagnes électorales..

Source: Echorouk