Kabyle.com : Quand es-tu venu vers la
chanson ?
Salah Ait-Gherbi : J’ai commencé à chanter en tant
qu’étudiant à l’Université d’Alger. C’est là que j’ai fait mes premiers
enregistrements pour la chaîne 2 en 1981.
Kabyle.com : Peux-tu nous parler de ton
répertoire ?
Salah Ait-Gherbi : J’ai 30 chansons à la chaîne 2,
un clip à Brtv et j’ai une quarantaine de chansons non encore
enregistrées dont une dizaine en français.
Kabyle.com : Les chansons "Sughegh" et "Fihel
m ateqan el henni" ont fait ton succès, comment les ressens-tu ?
Salah Ait-Gherbi : Tout artiste fait en sorte que
ses créations soient appréciées du public, ceci l’encourage à aller de
l’avant. Le succès de ces chansons m’a vraiment réconforté dans mon
travail.
Kabyle.com : Comment arrive-tu à
composer une chanson ?
Salah Ait-Gherbi : Il y a d’abord le thème qui vient
en premier, ensuite ses compositions poétique et musicale.
Kabyle.com : Peux-t-on connaître le
thème de ta dernière création ?
Salah Ait-Gherbi : J’ai quitté le pays et l’exil me
donne une nouvelle source d’inspiration : La nostalgie. C’est de cette
manière que j’ai composé : "An ruhad" et "Ma Kabylie d’Algérie".
Kabyle.com : Peux-tu nous donner
quelques extraits de ces 2 nouvelles chansons ?
Salah Ait-Gherbi : Extrait d’An ruhad (on est venu)
An ruhad arruah u zerzur
I qad maghid ughamac
Nufad mid neguer lebhur
Agris adfal yess tawhac
Extrait de Ma Kabylie
Kabylie ma terre natale
Je tiens à toi d’ici : (de)Montréal
Kabylie ma terre vitale
T’avoir quitté me fait très mal.
Kabyle.com : Depuis que tu es à
Montréal, as-tu participé aux manifestations culturelles ?
Salah Ait-Gherbi : J’ai déjà participé à au moins 6
galas. Je réponds présent à toute invitation qu’elle vienne des
structures québécoises où de celles de la communauté. Il est entendu que
je n’ai pas encore mes propres musiciens, malgré cela, je fais de mon
mieux pour satisfaire notre merveilleux public.
Kabyle.com : Depuis que tu es à
Montréal, comment vis-tu l’exil ?
Salah Ait-Gherbi : Certes, la Kabylie me manque
énormément. Je ressens le déracinement mais d’un autre côté, le Canada
est un pays où il fait bon de vivre.
Le civisme, le respect, l’humanité des gens me vont droit au coeur.
Kabyle.com : Je reviens à la chanson "Sughegh"
(je crie), c’est une oeuvre que je trouve superbe, je voudrais
comprendre les raisons qui t’ont poussé à l’écrire ?
Salah Ait-Gherbi : D’abord merci pour le compliment
(tu me fais rougir). En effet, c’est une chanson ou je criais, hurlais
le désespoir, le mal de vie dans tous les domaines dans mon pays. J’ai
hurlé l’amour, la liberté qui nous échappaient et les misères qui nous
foudroyaient.
Voici un extrait de Sughegh.
Sughegh eddunith
Slayas ist mestatan
Nudagh talwith
Azgan ifaddan akkawen
Dima d’lemhane attimlilith
Sughegh rebbi id ixalqan.
J’ai hurlé la vie
d’un espoir agonisant
J’ai cherché une issue
avec une âme découragée
je ne rencontre que misère
J’ai hurlé mon Créateur *
Kabyle.com : Je vais revenir à tes
projets, que prépares-tu ?
Salah Ait-Gherbi : D’abord, constituer mon groupe de
musiciens, qui d’une part, me permettra d’être à l’aise lors de mes
spectacles et d’autre part, faire l’enregistrement de 2 albums (1 en
kabyle et 1 en français).
Kabyle.com : Salah Ait-Gherbi, un mot pour les netters
de Kabyle.com ?
Salah Ait-Gherbi : Je remercie le public qui m’a
toujours encouragé à persévérer et à aller de l’avant. Je ferai de mon
mieux pour le satisfaire avec mes albums à venir. Je remercie aussi
Kabyle.com pour m’avoir donné l’opportunité de parler à mon public de
Kabylie et d’ici. Je voudrais saisir cette occasion pour saluer tous les
étudiants de l’Université de Tizi-ouzou ainsi que mes ex-collègues (enseignants
et travailleurs).
Kabyle.com : Tanemirt à Salah.
Interview réalisée par T.Ould-Hamouda
CHANSON "Je m’en vais"
Je m’en vais
changer de milieu
les larmes aux yeux
Je m’en vais
hurlant adieu
sous tous les cieux
Je m’en vais
cherchant où me retrouver
Espérant y arriver.
Partir est la seule issue
Je suis très las, de rester la
J’ai tout donné et rien reçu
Si ce n’est vos hameçons sans appât
Pourquoi j’ai pris le départ
C’est parce que je n’en pouvais plus
J’en ai ras-le-bol , j’en ai marre
J’en ai trop vu, j’en ai trop su
Adieu donneurs de leçons
Vous avez trop bu de mon sang
Adieu vous dis-je en passant
Laissez-moi passer mes chansons.
Salah
Ait-gherbi
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