Les derniers attentats meurtriers, perpétrés en plein jour dans différentes localités de la wilaya, semblent indiquer que les groupes terroristes sont de retour dans la région de Boumerdès.

Une bombe de fabrication artisanale a explosé, hier, au passage d’une patrouille militaire sur la RN29 à Si Mustapha faisant deux morts parmi les militaires et plus de 18 blessés dont 3 citoyens, a-t-on appris de sources locales. Ces derniers ont été acheminés vers hôpital de Bordj Menaïel, alors que deux autres militaires ont été évacués vers hôpital de Aïn Naâdja à Alger. L’attentat a eu lieu vers 13 heures à la sortie ouest de Si Mustapha non loin de la station de pompage de l’Epeal. Un véhicule de marque Celio (Daewoo), transportant trois civils qui se trouvaient à quelques mètres du camion des militaires, a été sérieusement endommagé et ses occupants ont été blessés à des degrés divers. Deux autres véhicules civils ont été légèrement touchés par les éclats de la bombe. Une panique indescriptible s’est emparée des nombreux automobilistes qui se trouvaient sur les lieux au moment de la déflagration. Les résidents d’un site de chalets situé à quelques mètres de l’attentat ont été ébranlés par le bruit de l’explosion. La circulation a été interrompue durant plusieurs heures et les ambulances se frayaient difficilement un chemin pour arriver sur les lieux, en raison de l’embouteillage monstre qui a pris forme sur un tronçon de 3 km. Selon nos sources, les militaires se trouvaient en opération de ratissage lorsqu’ils ont été surpris par l’explosion de la bombe actionnée à distance. Leur véhicule qui venait de Si Mustapha s’apprêtait à rejoindre Thénia pour transporter d’autres militaires. Cet attentat serait à l’actif de la katiba El-Arkam dirigée par l’“émir” Khaled Abou Salmane de son vrai nom Gouri Abdelmalek et qui écume les maquis de Boudhar (Si Mustapha), Ouled Ali (Thénia), Béni Amrane et Souk El-Had. Il intervient une semaine seulement après l’attentat de Baghlia qui a fait un mort parmi les civils et plus de 21 blessés dont le commissaire, le vice-président de la commune de Baghlia et un mois environ après l’attentat commis à Tidjellabine qui a fait deux morts parmi les gendarmes. Un autre attentat à la bombe a été également perpétré, début février de cette année, toujours en milieu de journée à Afir à l’est de la wilaya de Boumerdès et qui a fait un mort parmi les militaires et cinq autres blessés. Ces attentats meurtriers, perpétrés en plein jour dans différentes localités de la wilaya, semblent indiquer que les groupes terroristes sont de retour dans la région de Boumerdès après une relative accalmie enregistrée ces derniers mois sur tout le territoire de la wilaya. Ainsi malgré les coups qui leur ont été assenés par les forces de sécurité où plusieurs “émirs” ont été tués, les groupes terroristes tentent de démontrer que leurs capacités de nuisance sont intactes. Selon des observateurs de la scène sécuritaire, les groupes terroristes veulent se replier sur la wilaya de Boumerdès pour desserrer l’étau sur leurs acolytes qui sont malmenés à Tizi Ouzou par les forces de sécurité.

Source: Liberté - Edition du 20 mai 2010