L’Algérie déprime. Une dépression nerveuse collective et silencieuse qu’on doit à Rabah Saâdane. Pourtant, ce matin, la dépression a laissé place à la colère contre les critiques à l’étranger. Spécialement ceux des Français. Parfois on croise des commentaires indignes et déplacés et je voudrais être, pour cette fois-ci, l’avocat des Verts.

 

Si dans l’ensemble, les médias français ont été assez gentils, le journal Libération, quotidien de la “gauche bobo”, y est allé de sa critique assez ignoble dans sa forme.

Que dit Monsieur Mattieu Pecot, envoyé spécial de Libération en Afrique du Sud ? Il compare nos joueurs à des danseuses de boîtes de nuit en des termes orduriers dont voici un florilège : “Chaouchi a des prises de risque débiles. On se demande en revanche qui a bien pu lui conseiller de tartiner ses gants de margarine”. Pour Bougherra, le journaliste écrit : “Il a des seins, du ventre et un sacré coup d’œil, soit le parfait attirail du videur de night-club.” Halliche est comparé à un “honnête joueur de pétanque, pas plus”. Yebda à un “blond platine, DJ !”. Kadir a “des joues beaucoup trop grosses”. Ziani “devrait commencer par éviter cette coupe de cheveux vomitive. Puis troquer son pantacourt pour un vrai short. Après, seulement, l’ancien Marseillais pourra penser à jouer”. Ghezzal est un “éjaculateur précoce”. Matmour est un “homme invisible” et Rabah Saâdane avec un “survêtement, casquette, moustache. La trilogie du blédard. Noiera son chagrin dans un verre de Selecto”.

Je me suis dit que Libération est tombé bien bas avec cet amoncellement de clichés. N’était-ce pas le journal français qui avait exporté le concept du “Qui-tue-qui ?” au temps des années du terrorisme en Algérie ? On sait, de ce côté de la Méditerranée, que ce journal ne nous aime pas, mais de là à véhiculer des relents de racisme digne du journal Minute… C’est assez nauséabond.

Je me suis demandé pourquoi tant de haine, confirmée par les forums des internautes français, surprenants de xénophobie, qui se sont bien défoulés sur notre équipe nationale. Est-ce que les drapeaux algériens sur les Champs-Élysées les dérangent toujours autant ? Ou n’ont-ils pas avalé le fait que le Trocadéro se soit transformé en un gigantesque rassemblement PACIFIQUE de supporters de l’Algérie ? Ou est-ce que Hortefeux a fait des adeptes dans le monde du foot en France ?

En réalité, c’est même plus que ça. Les Ziani, Boudebouz, Kadir, Megheni, Yebda et autres Belhadj sont traînés dans la boue car ils n’ont pas choisi l’équipe de France. Certains ont porté le maillot bleu avant de revenir à leurs origines comme une évidence. Paient-ils cet affront fait à la France comme Benzema, Ben Arfa, Nasri et Rami paient leurs origines pour être éjectés comme des “bougnoules” de l’équipe de France ? J’ai eu mal pour nos joueurs vivant en France qui sont assimilés aux clichés habituels de jeunes Beurs qui brûlent les voitures et agressent les vieilles dans le métro. Sinon, je terminerai par ce simple message. Notre EN fait partie de nous. Avec ses qualités et ses travers. Les journalistes français de ce triste calibre devraient mieux s’occuper de cette équipe de France qui a le niveau de la CFA. Car il faut être sérieux. Vous ne l’aurez pas cette Coupe du monde. On n’osera jamais faire comme le FN et dire que la France est une équipe de “mercenaires ethniques”. Le jour où la France aura soldé sa dette envers les anciennes colonies, elle pourra admettre que son équipe n’est rien sans les Antillais, les Martiniquais, les Arabes et les Africains. Et pour rester dans les clichés, je ferai un couscous quand vous serez éliminés.

Ps : Venez jouer un match à Alger. Et ramenez Thierry Henry car on s’habillera en vert comme les Irlandais.

Source: Liberte

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