Nous savons tous que les élus locaux « les maires » ont acquis plus de pouvoir depuis l’adoption de la loi 34 en 2004 par les libéraux du Québec. En principe cette réappropriation du pouvoir par les élus, selon le gouvernement actuel, devrait renforcer les capacités des municipalités!? Pour le très peu de fois, cette loi servira bien aux municipalités dans le dossier du gaz de schiste. Ainsi, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) demande à l’ensemble des municipalités de refuser le traitement des eaux usées causées par l’exploitation des gaz du schiste déjà en opération et que cela, doit relever de la responsabilité première des industries gazières.

D’ailleurs, la cour supérieure du Québec a confirmé ce droit aux municipalités pour qu’elles agissent en ce sens et ce, en vertu du « principe de précaution », un ingrédient indispensable de la gouvernance publique. Selon le vice-président de l’UMQ, monsieur Éric Forest, le débat est mal enclenché autour de cette industrie et que certaines choses notamment en matières d’impacts, demeurent floues et encore méconnues.

Comme je l’ai mentionné dans un de mes articles intitulés « La tourmente autour du gaz du schiste : un manquement à la bonne gouvernance publique », nous assistons ici, suite à la sortie de l’UMQ, à un réel problème au niveau de la gouvernance des affaires de l’État Québécois. D’un côté, André Caillé, souligne dans l’émission de Maisonneuve en Direct, qu’il n’y aura pas de coûts supplémentaires de certains services publics dont ceux relatifs aux traitements des eaux usées, de l’autre côté, le gouvernement est incapable de fournir des études d’impacts et de la bonne information au peuple québécois. Et au bout de la ligne, les citoyens demeurent inquiets et en situation de doute permanent.

En conclusion, si l’UMQ, dans un premier temps, demande aux maires de refuser le traitement des eaux usées en provenance de cette industrie, si le PQ et le MCN21 (Le groupe Maîtres chez nous 21e siècle) exigent un moratoire et, si la cour supérieure confirme le droit d’agir ainsi en vertu du « principe de précaution », peut-on corroborer le fait que l’État québécois est actuellement en crise d’ingouvernabilité et que nous sommes en face d’un réel problème de gouvernance publique!