Brahim Sedik est un jeune artiste kabyle et algérien qui ne passe pas inaperçu. Son sourire, son dynamisme et sa facilité d’approcher les gens ont fait en sorte à ce qu’on se souvienne de lui pour longtemps. Installé au Canada depuis 1997, il a tout essayé pour se frayer un chemin dans le milieu artistique de la communauté en attendant de se faire connaître aussi par le Québec. Finalement, sa patience et sa persévérance ont fini par triompher.

En effet, au bout d’une année d’un travail acharné, Brahim a produit son premier album. Ce dernier, entièrement conçu en kabyle, est composé de 8 chansons teintées d’espoir et de l’amour de mener dignement sa vie.

Brahim ne s’est pas contenté de produire son album. Il a voulu fêter sa naissance aussi. En effet, le 6 juin 2009, une soirée mémorable a eu lieu au Ryad, à Montréal, pour le lancement officiel du premier album. Des artistes et des amis étaient présents pour partager avec l’artiste sa joie d’avoir réussi enfin à donner vie à un projet qu’il peaufinait pendant plus d’une année. La soirée a été animée respectivement par le groupe Berbanya, Fouad Yalaoui et Djamel Lahlou. Ces artistes, choisis par Brahim, ont pu, en l’espace d’une heure, transporter l’assistance au cœur de la Kabylie profonde et de ses airs du terroir. Brahim a tenu à ce que des chanteurs kabyles de Montréal célèbrent avec lui la naissance de son "bébé artistique" : « C’est très important pour moi d’associer des chanteurs qui chantent en kabyle à ce moment  de ma vie», nous dira-t-il. Il est évident que cet évènement a été bien encadré et mené par le synthétiseur Samir Harfi qui maîtrise tous les styles musicaux de notre région nord-africaine. Bravo Samir !

C’est vers la moitié de la soirée que Brahim prend le micro. Après avoir remercié l’assistance d’être venue partager ce beau moment avec lui, il a commencé à chanter, à s’éclater. Il était un peu stressé mais heureux. Et pour faire plaisir à tout le monde, il a chanté dans les trois langues. Pour Brahim, être ouvert sur les autres cultures n’équivaut aucunement au reniement de soi. D’ailleurs, Brahim est connu dans la communauté algérienne depuis quelques années pour son esprit ouvert et rassembleur. Il chante, sans aucun complexe, dans les trois langues qui composent en fait le paysage linguistique algérien. Mais, arrivé le temps de donner vie à son produit culturel, il a voulu le concevoir entièrement en kabyle.  En écoutant religieusement son album, des thèmes comme l’amour (Comment t’oublier ?), le dévouement (Quand je la vois), l’orgueil  et  la dignité de l’individu (A tagui) ont accaparé le plus grand espace dans la tête de l’artiste.

Ce qu’on pourrait également lire sur la pochette de son album signé Nacer I. «  Forgé par plus de vingt années d’expérience scénique, en Algérie, en France et au Canada, il enregistre des titres originaux qu’il a écrit dont les thèmes s’articulent autour de l’amour, l’exil, l’espoir , des sujets qui touchent l’individu. » Mais, un album est comme une toile, chaque personne pourra l’apprécier à sa manière et en faire sa propre lecture.


Pour finir, Brahim a commencé l’été avec beaucoup d’enthousiasme et de détermination. Rien ne pourra désormais le dévier de la trajectoire qu’il s’est tracée. Il a lancé son premier album. Il a chanté la fête du Québec. Il a rendu un vibrant hommage à Matoub Lounès. Et enfin, il chantera pour la fête de l’indépendance de l’Algérie le 4 juillet à Laval. Et que les belles choses continuent pour toi Brahim !