Convenez-en : la présente campagne électorale est des plus ennuyantes. Plate, comme dirait mon voisin de palier. Rien à se mettre sous la dent. On prend les mêmes et on recommence. Ni Amir Khadir, le seul leader politique « visible », ni son alliée de Québec solidaire, Françoise David, n’ont eu droit aux feux de la rampe le temps d’un débat télévisé.

 J’ai déjà la nostalgie de la récente campagne fédérale qui nous a offert un haletant finish dans le comté d’Ahuntsic entre la bloquiste Maria Mourani, une Libanaise née en Côte-d’Ivoire, et la représentante du Parti libéral, Eleni Bakopanos qui elle est issue de la communauté grecque. Leur rivalité restera dans les annales.

Comme à l’accoutumée, on rivalise dans les promesses. Conjoncture, quand tu nous tiens! Ici, comme par miracle, de nouvelles places en garderie apparaissent. Là, on nous miroite des réductions de taxes, ou encore des allocations pour les familles, mono ou biparentales. Peu importe…C’est comme si la crise financière s’était arrêtée aux portes de la Belle Province. Seuls les couples qui rechignent à avoir des enfants ne trouvent pas grâce aux yeux des politiques…Ceux-là, du moins une partie d’entre eux, ont droit à une énième augmentation des tarifs de la STM!

Pour ma part, ne croyant pas que la litanie des promesses entendues des bouches d’un Jean Charest ou d’une Pauline Marois, sans oublier le hargneux Mario Dumont, puisse un jour transformer mon quotidien, j’attends que l’effet Obama s’invite enfin au Québec, même si personne n’a osé faire une promesse dans ce sens. Notre province demeure l’une des moins bien classées en matière de représentativité des minorités ethniques. Les accents « pas d’icite » sont étrangement ostracisés et refoulés. Les élections pour l’Assemblée nationale sont là pour en témoigner. Et ce ne sont pas quelques postes honorifiques qui redoreront le blason bleu et blanc.

À défaut d’une crise des finances, j’espère que le Québec prendra des couleurs, même en période hivernale. Pour qu’enfin la diversité de notre société ne soit pas un mot creux martelé lors de consultations populaires autour de quelques hypothétiques accommodements raisonnables. Reste à souhaiter que le Père Noël m’entende. Lui, au moins, il est raisonnable.